Kuro Tsuchiya [Terminé !]

Son apparence? Il s'en fiche. Il n'est même pas au courant qu'il est considéré par les autres comme un beau garçon. Et pourtant, c'est vrai qu'il est pas mal. Rien que de loin, sa silhouette haute et élancée attire l’œil. Et oui, il n'arrête pas de grandir, et fait aujourd'hui un grand mètre quatre-vingt cinq. Quand à son poids, inutile de rêver, il ne le révélera à personne. Mais pas de kilos en trop, ça c'est sûr ! Un peu maigrichon même... Un corps très mince, pas vraiment musclé, mais bien découpé, de longues mains fines. Enfin, c'est quand même pas mal ! Bon, on l'a vu de loin, ça vous dit de se rapprocher un peu?
Son visage, comme le reste de sa personne est assez fin. Il a des traits assez féminins quand même. Et, la chance, une peau claire et bien lisse, dépourvue de toute imperfection. Ce qu'il y a d'étonnant, ce sont ses yeux. Ils sont d'une belle couleur ambre, presque dorés. Il faut dire qu'on voit pas ça tous les jours. Et son regard, profond, chavirant. Il a une façon de vous regarder dont on se souvient. De quoi faire perdre tous ses moyens ! Ah, attendez, il y a plus étonnant encore ! Ses cheveux. Un garçon aux cheveux roses, c'est assez surprenant. Mais, ça lui va bien. Très bien même ! Mais, c'est une teinture, ou leur couleur naturelle? Ben ça, il ne l'a jamais dit à personne. Il aime bien ses cheveux en tout cas, ça se voit à la façon dont il en prend soin. C'était de l'ironie bien sûr. Ses cheveux sont toujours en bataille, dans tous les sens. C'est sûrement parce qu'ils sont assez longs. Enfin, pas trop non plus, mais un peu quand même. Et ils sont très fins aussi. Il avouera se passer un coup de peigne tous les matins, mais dès qu'il sort, un coup de vent et voush, c'est le bazar ! Enfin, ça n'a pas l'air de trop le gêner pour vivre. Mais attention, il ne faut pas toucher à ses cheveux, il a horreur de ça. Il a horreur de beaucoup de choses d'ailleurs. C'est sûrement pour ça qu'il sourit peu. Et c'est dommage, parce qu'il a un beau sourire, avec des lèvres fines, des dents blanches bien alignées. Enfin, ça n'enlève rien à son charme !
Un autre truc important : les vêtements. Ben oui, si ça vous amuse de vous balader tout nu, lui non. Alors il s'habille, même si il ne fait jamais très attention à comment. La plupart du temps, il s'habillera souvent avec une chemise ou un T-shirt assez près du corps. Et puis, ça avec un gilet à capuche noir et blanc, avec plein de goodies accrochés, histoire de pas se les cailler. Ah , et puis tiens, pourquoi pas une cravate? Mais rose, hein, et puis très lâche. Ensuite, un jean noir, serré. Quand aux chaussures, ben, ça, ça dépend des jours. Depuis les bottes genre godillots militaires, jusqu'aux converses en passant par les chaussures fines et classes. Et oui, il faut bien varier un peu ! Et puis de temps en temps, il porte des gants, mais pas n'importe quels gants ! Ce sont des gants noirs et blancs, avec de minis enceintes intégrées, la dernière technologie de Kisei. Un petit gadget comme un autre, mais assez sympa.
Mais bon, ici s'achève notre petite description ! J'espère que la visite vous aura plu !

Bon, alors, pour parler franchement, c'est pas le gars le plus sympathique au monde. Déjà, quand on le regarde, on a plutôt l'impression qu'il fait la gueule. Pour le faire rire, c'est toute une histoire ! Et puis, quand il vous parle, il est froid, distant, et la plupart du temps, il regardera ailleurs, comme si la conversation ne l’intéressait pas. Alors que ce n'est pas forcément le cas, rassurez-vous ! C'est juste sa façon d'être. Il est peut-être cassant quand on ne le connais pas, mais au fond, c'est un bon gars ! Bon, c'est sûr qu'il a pas mal de défauts, mais qui n'en a pas? Par exemple, il est paresseux comme pas possible ! Repousser encore et encore les choses ennuyeuses à faire au lendemain, c'est sa spécialité ! Et il ne faudra pas compter sur lui non plus quand à la notion du temps. En retard (presque) toujours, c'est un signe distinctif. Et encore, s'il n'y avait que ça... Les égoïstes, vous connaissez? Et bien vous en avez un magnifique spécimen ici ! Hors de question de partager, noooon, si les gens veulent quelque chose, il n'ont qu'à se débrouiller ! Et puis rendre un service, très peu pour lui, surtout si il n'y a rien à récolter en retour ! Dit comme ça, on a l'impression de parler du pire mec du monde, mais pas d’inquiétude, c'est très facile de passer outre ! Bon, ça c'est pour les gros défauts, mais il y en a aussi des petits par ci par là. Par exemple, il est très gourmand. Toujours en train de grignoter des gâteaux, des chips, des bonbons. On se demande comment il fait pour rester aussi mince ! Bon par contre, faut pas lui en demander hein, comme on l'a dit plus tôt, il partage pas. Ensuite, comme la plupart des garçons, il est un peu pervers. Pas trop non plus, mais quelques magazines spéciaux cachés, des coups d'oeil appuyés sur certaines parties de la gente féminine... Classique quoi.
Mais comme on dit, chaque défaut a sa qualité ! Alors passons aux choses un peu plus intéressantes. La première chose qu'on peut dire, c'est que c'est quelqu'un de sérieux. Quand il se motive à faire quelque chose, il ne le fera pas à moitié ! Surtout quand c'est pour prouver qu'il en est capable. Ensuite, je ne sait pas si on peut vraiment appeler ça une qualité, mais il est très intelligent. Apprendre, se cultiver, il aime ça ! On peut aussi dire qu'il est calme, très calme. Il s'énerve rarement, ne s'agite pas sans raisons, et les gens surexcités l'irritent franchement. Une autre qualité? L'honnêteté. Bien sûr, ça ne veut pas dire qu'il ne ment jamais, mais il est incapable de voler quelque chose. Une grande fierté aussi. Demander de l'aide, c'est pas son truc, il préférerai mourir plutôt qu'avouer qu'il a des problèmes. Bon, il y en a plein d'autres, ais ça serait obsolète d'en parler ici, on va passer à autre chose, hein ! On notera au passage que le paragraphe sur ses défauts est plus long que celui sur ses qualités...
Bon, pour finir, on va parler un petit peu de ses goûts. Voyons voir, il aime beaucoup la musique. Toujours à se balader avec un casque sur les oreilles, ou alors les mains plaquées contre sa tête (les gants avec les enceintes, vous vous souvenez?). Il joue de la basse et du piano, mais surtout, il chante. Il aime lire aussi, n'importe quel livre, et passe des heures le nez dans les bouquins. Dans ces moments là, c'est même pas la peine de lui parler, il ne vous accordera aucune attention. Ensuite, il adore l'art du sabre, katana et compagnie. Il est plutôt doué d'ailleurs, donc bon, n'allez pas le provoquer sur ce terrain ! Ensuite, pour dire ce qu'il n'aime pas, on va prendre plusieurs dizaines de lignes... Alors, déjà, il déteste les habitants de Yume, comme la plupart des jeunes Kisei. Même si il n'est pas forcement méchant avec eux, il les ignore et les méprise, tout simplement. Il n'aime pas avoir trop chaud non plus. Le froid ne le dérange pas, mais avoir chaud, bouh... On transpire, le moindre mouvement demande des efforts, on s'écroule comme une brute après la moindre activité. Non, vraiment, il n'aime pas ça. Les insectes non plus. Toutes les petites bébêtes le dégoûtent, et une de ces horreurs sur lui lui font perdre toute sa prestance, quitte à faire les mouvements les plus ridicules pour s'en débarrasser. Bon, c'est tout pour le plus gros. Une petite liste aime/aime pas pour la fin de ce gros paragraphe? Allez ! Il aime les fruits, manger en général, dormir, le silence, les boissons chaudes, la musique, les livres, les jeux vidéos.
Il n'aime pas le bruit, les enfants, l'eau profonde, les hypocrites, le céleri, être réveillé, les chiens.

Extrait d'une lettre de Monsieur K******, directeur de l’orphelinat de Kisei, à Monsieur A*****, directeur du pensionnat Nahoru

... Je tiens aussi à dire que j'ai lu tous vos documents sur les études de ponts dimensionnels ente nos mondes respectifs, et que je suis entièrement d'accord pour participer à ce projet. Le garçon dont je vous ai parlé s'appelle Kuro Tsuchiya. Nous ne savons pas grand chose sur les circonstances de son arrivée dans notre orphelinat. C'était il y a déjà 18 ans, rendez-vous compte ! A cette époque, je n'était pas encore directeur, mais seulement éducateur à l'orphelinat. Je me souviens qu'il avait fait très chaud ce jour là. Le soleil d'aout était haut dans le ciel, et les gens marchaient lentement dans les rues, hébétés, abrutis par la chaleur pesant sur leurs épaules. Les enfants même ne s'agitaient pas. Et c'est dans cette curieuse torpeur que nous fut amené un tout petit enfant. Il ne devait pas avoir 3 mois. Et en effet, il était né deux mois plus tôt, et nous parvenait maintenant suite au tragique accident de voiture qui avait emporté ses parents. Je me souviens encore du visage baigné de larmes de la femme qui le tenait. C'était sa tante, de ce que j'ai compris. Elle avait déjà 6 enfants à sa charge, et regrettait de ne pouvoir prendre avec elle ce petit Kuro. Je n'ai pas douté une seconde de la sincérité de cette femme, tant la douleur qui se peignait sur son visage était frappante. Elle a d'ailleurs eu beaucoup de mal à se séparer de l'enfant. Je fis alors l'étrange promesse d'être un père pour cet enfant. Dès que la femme fut partie, je regardait le petit endormit, et la lourdeur de la responsabilité que je venais de prendre me pesa brusquement sur les épaules. Je n'avais qu'une vingtaine d'année à l'époque, et j'avais pourtant déjà vu plusieurs dizaines d'enfants laissés pour compte à nos portes.
Quand on m'annonça quelques jours plus tard que j'étais dans le devoir d'aller travailler dans un autre pensionnat, je me sentis vraiment coupable de cette promesse, que je n'étais pas en mesure de tenir. Mais après tout, cette femme ne saurait jamais que j'avais laissé l'enfant seul. Personne ne lui dirait. Mais ma conscience me torturait chaque jour que j'étais loin.
Pendant près de deux ans, je ne vit plus l'enfant. Tous les jours, je me levais, un noeud au ventre, peu fier de la position dans laquelle je me trouvais. Tous les jours, je demandais des nouvelles du petit, et tous les jours, on m'en donnait. J'étais persuadé que les infirmières mentaient quand elles me disaient que tout allait bien, et me rongeait les sangs tout le jour. Toutes ces semaines furent les plus longues de ma vie, et je comptait une à une les secondes qui me séparaient de mon retour.

Je rentrai enfin, et mon premier geste fut d'aller voir Kuro. Il avait énormément grandi. Il marchait, parlait, et je me sentais misérable d'avoir raté ces étapes importantes. Lorsque je lui sourit, il me dévisagea, et tendit les bras à l'infirmière qui se trouvait à côté. J'étais un étranger pour lui. Mais j'appris à le connaître, et il apprit à me faire confiance.
Kuro était l'enfant le plus calme de l'orphelinat. Tout le monde, personnel comme pensionnaires, savait qu'il était différent. J'étais plutôt fier de son obéissance et de sa quiétude. Mais les années passèrent, et je devient inquiet, mal à l'aise. Il ne s'amusait pas comme les autres enfants. Il parlait peu, restait seul. Je surpris plusieurs fois sur son visage une expression étrange, de la résignation peut-être. Je mettais tout en oeuvre pour découvrir la raison de cette passivité. Les jeux des plus jeunes semblaient l'ennuyer, et il passait de longues heures assit seul, à observer les autres s'amuser, sans jamais manifester l'envie de les rejoindre.
Quand il entra à l'école, il fut prouvé tout de suite que Kuro était un enfant très intelligent. Il n'avait aucune difficulté en classe, et ce dans toutes les matières. Au lieu de m'enchanter, cette découverte me fit plonger dans un état d'anxiété anormal. J'avais peur qu'il soit rejeté par les autres enfants, qu'il s’ennuie, qu'il soit malheureux. Je décidai, en plus d'être son éducateur, de devenir son ami et confident. Il sembla que j'y arrivai, car bientôt, il me parlait, me racontait comment il percevait les choses. J'étais stupéfait de la dextérité de réflexion de ce garçon. Plus il grandissait, et plus il paraissait s'enrichir.
Ce qui nous amène à ses 10 ans, un âge où les premières manifestations de pouvoir des enfants se montrent. C'est également l'année où j’accédais au poste de directeur de l'établissement, et j'étais grisé par cette réussite. Cependant, Kuro ne semblait pas s’intéresser à un quelconque pouvoir. Et son physique ne lui aurait en aucun cas permis de développer une capacité physique particulière. Je pensais cela jusqu'à ce qu'il grandisse d'un coup, à ses 14 ans. Du plus petit des jeunes de son âge, il devint l'un des plus grands en l'espace de même pas deux ans. C'est à peu près à cette époque qu'il commença à s’intéresser au sabre. Lui qui n'avait jamais trouvé d'intérêt à rien, passait désormais le plus clair de son temps à s'entraîner. Il devint rapide, très rapide. J'étais extrêmement fier de ses performances. Tellement fier, que je lui offrit un katana pour ses 16 ans. Et je crois bien que c'est la première fois que je l'ai vu sourire. Un sourire vrai et franc. Je crois que c'est la chose la plus merveilleuse qui m’aie été donné de voir. J'étais son ami et son père. A partir de ce moment, il me semblait qu'il était plus ouvert au monde. Il parlait plus, il sortait parfois avec les autres jeunes du pensionnat. Il souriait plus souvent. J'étais heureux qu'il ai enfin trouvé sa voie, si l'on peut dire.
Quelques temps plus tard, on découvrit qu'il avait aussi développé un peu sa magie. J'en étais le plus étonné, et aussi un peu vexé qu'il ne me l'ai pas dit plus tôt. Mais je comprenais aussi en un sens. J'étais impressionné de la façon dont il combinait à la fois sa magie et son physique. Il utilisait quelque chose qui lui avait toujours tenu à coeur : la musique. On aurait dit qu'il matérialisait la musique qui l'entourait, qu'il la manipulait à sa guise. C'était vraiment impressionnant ! Mais ce n'est pas de ça qu'il est question.

J'ai remarqué depuis quelque temps, que mon petit protégé recommence à s'ennuyer. Il m'a confié que c'était parce qu'il ne voyait pas l'intérêt de se trouver des activités si il ne pouvait pas exercer ses compétences au maximum. Il lui fallait des défis. De vrais défis. Je l'aidais à chercher quelque chose qui pourrait l'aider à se surpasser, et c'est ainsi que je me suis un jour posé la question de savoir si participer à ce programme sur Terre ne l'aiderai pas. J'avoue, que cela me déchirerai le coeur à moi et au reste du pensionnat de le voir s'en aller, mais je reste convaincu que c'est une des meilleures choses à faire pour lui. Et nous pourrons de toute façon lui rendre visite et vice-versa. J'espère que cela pourra se réaliser. Je conviens qu'il reste quelques détails à analyser, mais attendons de nous rencontrer afin d'en discuter.

... Fin de l'extrait.